Nom : « Les Ours De Glandasse »

ODG : association dioise pour la randonnée, l'escalade, les raquettes, le ski et le vélo.

Index

Photos des Ours en 2007

Photos de 2008

Photos de 2009

Photos de 2010

Ancien chalet des Ours

Le grand Veymont

Nouveau site

Présentation

Qui ne connaît pas, au moins de nom, cette association de montagnards quasi mythique, qui fait partie de l'histoire de Die ? Les Ours ont fêté leurs 80 ans en 2007.

Historique

La revue du ski - 1937

Article  de Henri AUDRA du 5-12-1937 publié dans la « Revue du ski » au sujet du choix du nom de l'association créée le 26-9-1927, d'après les notes manuscrites léguées au club par Maryse Audra.

La revue du ski - 1937

Petites sociétés - Grans skieur

Nous avons le dessein de présenter, sous cette rubrique les sociétés de ski les plus intéressantes parmi les différents clubs de la Fédération Française de Ski. Et pour commencer, nous ne saurions mieux faire que de présenter à nos lecteurs la société qui certainement possède le nom le plus original de France, les célèbres « Ours De Glandasse », conduits en toute liberté par M. Henri Audra à Die (Drôme).

Voici comment M. Henri Audra nous parle de sa société :

Henri Audra

Henri Audra
Président des « Ours De Glandasse »

    « Société qui possède un nom si original » suivant les termes employés par M.Dieterlen lui-même, dans une lettre adressée à son Président, et de fait, il suffit de prendre le calendrier de la F.D.S. (Fédération Départementale de Ski) et de suivre la liste des sociétés fédérées pour constater la monotonie de leurs appellations qui ne s'écartent guère des Clubs, des Ski-Clubs, des Sociétés, des Groupes… et si un nom est déjà un programme, est-il si difficile d'en prendre un dont le choix judicieux évoque en le prononçant, quelque particularité locale, quelque originalité pittoresque ?

    Savez-vous ce que c'est que le Glandasse ? C'est une montagne qui, géographiquement, ne constitue que la pointe méridionale des Préalpes du Vercors. Cependant pour le montagnard diois, montagnard qui n'est pas un alpin, ni un alpiniste, mais le plus souvent un paysan, un « terrien » local, teinté à moitié de provençal, moitié de dauphinois réfléchi, Glandasse, c'est comme le « cabanon » du Marseillais : « c'est toute une vie ».

Glandasse : il n'est pas de jour où l'on n'en parle ; c'est lui qui annonce la pluie ou le beau temps lorsqu'il s'encapuchonne de brouillards traînants ou lorsqu'il se dore et s'empourpre au soleil couchant. C'est lui qui prédit l'hiver lorsque les premières poudres neigeuses en font un dôme éclatant sous le soleil du Dauphiné méridional – et l'été se dessine sur lui lorsque les plaques terreuses s'inscrivent en forme de lettres sur sa page blanche.

Glandasse, mont chéri des Diois ! Pouvions-nous, lorsque nous avons décidé de créer voici plus de 10 ans, une société d'alpinisme à Die, choisir un autre nom que celui-ci comme nom de ralliement ?

Fondateurs des « Ours »

Henri Audra - Jean Fornier - … - Alexis Carton, fondateurs des « Ours ».

    Oui, mais les « Ours De Glandasse » ? Pourquoi les « Ours » ? Y-a t'il des ours à Glandasse ? Mais certainement et cela ne fait pas, à Die et dans la région, l'ombre d'un doute (voir lettre adressée à l'auteur le 6-12-1937 par une lectrice de la « Revue du ski » témoignant que son oncle M. Bonnet avait vu des traces d'ours vers la grande cabane vers 1920). Il est certain que le Vercors et Glandasse en particulier, constituent l'un des derniers refuges des ours en France. Il y a longtemps qu'on ne parle plus des ours de la Chartreuse, de la Savoie ou d'ailleurs, alors que cet animal est resté comme une pittoresque particularité attachée à notre contrée. Les vieilles gens, les paysans parlent de l'ours comme d'une ancienne connaissance, avec une pointe de respect, de familiarité, presque d'affection. Et l'ours est présent à tous les esprits comme un symbole, d'autant plus qu'en animal craintif, il ne se montre jamais et que sa réalité ne s'affirme que par des marques laissées sur son passage : ruchers dévalisés, traces de griffes aux abords glaiseux des fontaines du plateau de l'immense forêt domaniale, empreintes de pattes l'hiver sur les étendues vierges et infinies qui vont à perte de vue de l'extrême pointe de Glandasse jusqu'au Grand Moucherolle.

Un chasseur abattit un dernier ours quelques années avant la guerre. Durant plusieurs années, on ne parla presque plus de l'ours. Le seul survivant aurait-il fermé les yeux pour toujours dans quelque mur de roche ignoré ?
Combien regrettable aura été la disparition de cet animal sympathique et inoffensif, de cet ancestral compagnon auréolé de poésie alpine ?

    Mais voici que depuis deux ans l'ours se rappelle à nouveau au souvenir des montagnards et des chasseurs diois « vercariens », et le journal local ouvre ses colonnes aux récits des témoins dignes de foi.
Des empreintes ne pouvant laisser d'hésitations quant à leur origine, auraient été vues, et moi même, un soir à ski, j'ai tenté de suivre dans la neige de printemps, une piste d'ours qui s'en allait escalader des gradins rocheux. La neige était fondante, la nuit tombait. Je dus abandonner rapidement mon idée. Où se dirigeaient ces traces amies, ces traces presque humaines ? Vers quelque roche escarpée, quelque caverne inconnue, dans un secret qui demeure. Nous n'avons pas revu l'ours, mais nous savons qu'il existe, qu'il gîte encore dans les fissures de nos rocs calcaires, qu'il s'abrite encore dans nos inextricables fourrés, qu'il vient encore roder sur nos désertiques plateaux que la lune inonde d'une clarté laiteuse entre les obscures futaies de sapins qui, au couchant restent son refuge, et la muraille du Vercors, véritable rempart qui, au levant, limite son domaine.

    L'ours est donc, pour nous montagnards drômois, plus qu'un ami, un vrai symbole et pour cela nous l'avons choisi pour présider aux destinées de notre société.

Henri Audra

Les Ours De Glandasse, société d'alpinisme et de ski, fondée à Die le 26 septembre 1927, affiliée à la F. D. S.

Possède un refuge (hiver et été) sur les pelouses de Beure (alt. 1.600 m), reconstruit et aménagé par les membres de la société eux-mêmes.

Président : Henri Audra (président actif et fondateur), industriel à Die (Route de Romeyer), vice-président du S.I. de Die, délégué du T. C. F., C. A. F. - Vice-président : Alexis Carton.

Activité de la société : sorties, couses à pied ou à skis. Aménagement des sentiers (jalonnement, signalisation, etc.). Aménagement de refuges. Concours de ski, etc.

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Rétrospective

Les Ours De Glandasse - Photo copyright Patrice Debart 2008

Cette association a été fondée le 26 septembre 1927 par un groupe de montagnards, sous l'impulsion d'Henri Audra, industriel à Die.
Celui-ci, en tant que président fondateur, a dirigé cette association pendant de nombreuses années, avant la dernière guerre, pendant les années noires puis l'après-guerre.
Il mettait même sa voiture à la disposition de ses amis skieurs, chose rare à l'époque.
En tant que skieurs, les Ours étaient alors des pionniers dans ce domaine.
Quelques très bons skieurs (tels que Jean Girard, Jean Perrier, André Achard, Michel Cretenant) allaient faire triompher les couleurs de l'association dans les stations déjà équipées, par exemple l'Alpe d'Huez en janvier 1937.

Dans le Vercors, par contre, aucune remontée mécanique n'existait, ni de route au-dessus du Col de Rousset.
Aussi les ODG étaient-ils obligés de monter skis sur l'épaule vers les crêtes de Beure et bien au-delà pour descendre les pentes.
Les samedis d'hiver, ils se retrouvaient dans une petite cabane composée d'un seul rez-de-chaussée, à l'emplacement de l'ancien chalet dit « des Ours », passaient une joyeuse soirée puis partaient skier le lendemain.
En 1944 cet abri fut détruit. Il n'y avait plus qu'une cabane calcinée.
Dès 1947, profitant après-guerre des crédits pour la reconstruction, l'association mettait à exécution le projet de construire un chalet en pierre avec dortoir à l'étage, qui est le chalet des Ours, non loin de l'Échelette.
Par la suite les années ont passé, mais peu de présidents se sont succédés.
Jean Achard prendra la suite de Henri Audra, puis en 198o Mireille Dupuy est présidente.
Avec son mari Jean-Pierre, passionné d'escalade et de haute montagne, elle a su redonner à l'association un élan sportif dans des activités multiples telles que le ski sous toutes ses formes et en particulier le ski de fond hors piste, mais également la randonnée pédestre et le balisage des sentiers, la spéléo, l'escalade.
Cette dernière activité avait une place de choix et pendant de nombreuses années les ODG ont équipé les différents sites du Diois.
Pour le soixantième anniversaire des Ours De Glandasse il y eut même le 6 septembre 1987 une compétition avec des grimpeurs de haut niveau à la Roche de l'Abbaye de Valcroissant.

Les Ours De Glandasse - Photo copyright Patrice Debart 2009

Il existe également une voie nommée Rêve d'Ours, extrêmement difficile, ouverte à Glandasse par Jean-Pierre Dupuy et Yannick Seigneur.
En 1991, de nouvelles activités apparaissent telles que les raquettes à neige et le VTT.
Marie-Claire Bertrand succède alors à Mireille Dupuy.
Elle a su redonner du dynamisme aux ODG en leur proposant différents séjours sportifs au cours de l'année.
À la semaine de ski alpin et au camp de montagne d'été s'ajoute la semaine du ski de fond, rando alpine et raquettes ainsi que des séjours de randonnée pédestre et quatre à six courses de haute montagne en juin et juillet.
En 2001, Jérôme Dupuy prend la présidence de l'association et relance l'escalade et la spéléo en encadrant un groupe de jeunes.
Et en 2005 Mireille Dupuy prend à nouveau les rênes de l'association.

Les origines de Die et l'ours

Nous savons peu de chose sur les origines de Die, mais dès le premier siècle de notre ère, une ville se dressait déjà à cet emplacement avec un sanctuaire à la déesse auguste Andarta, divinité celtique protectrice des ours (Andarta signifie en gaulois « Ourse très puissante ») qui a donné son nom à la ville (Dea Augusta Vocontiorum : déesse auguste des Voconces).

Au moment de la conquête romaine, cinq peuples se répartissent ce qui est aujourd'hui la Drôme.
Les Voconces, qui occupent l'arrière-pays drômois jusqu'à la Durance, se partagent entre deux capitales : Vaison-la-Romaine et Luc-en-Diois auquel Die succède vers 70-110.

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Page info no 116, créée pour les Ours de Glandasse le 30/7/2007,
déplacée le 26/9/2017.